6 mars 2010

Visite guidée et tourisme participatif

Concept apparu en France en 2003 sous la plume de Hélène Sallet-Lavorel, le tourisme participatif (appelé aussi souvent tourisme interactif) est une forme de tourisme permettant « le rapprochement entre les visiteurs et les habitants ». Le résident agit comme médiateur en présentant son activité (professionnelle ou autre) sa région, sa ville ou son quartier.



Visite guidées, promenades, animations sont proposées par des guides bénévoles, agissant tels des ambassadeurs de leur région, ville, village, quartier et intervenant dans le cadre d'une association ou à titre particulier.

Le tourisme participatif est à distinguer du tourisme solidaire, qui se présente sous la forme d’actions de soutien à de projets de développement ou de solidarité[ii].
Il est aussi différent du tourisme collaboratif, qui consiste à partager des ressources liées au voyage (exemple du site web Tripadvisor).

Le tourisme participatif permet de découvrir les lieux visités sous un angle intimiste et insolite.

Parmi les propositions actuelles, citons le « Paris des parisiens ». La ville de Paris apporte dans le cadre de cette opération continue son soutien à des associations ou à des privés qui font découvrir des quartiers moins touristiques que ceux habituellement fréquentés par les touristes. Ainsi l’association « ça se visite », propose, elle, une visite insolite de Belleville. L’association « Meeting the French « organise de son côté des rencontres placées sou l’angle de la découverte des métiers et des savoir-faire. Elle met au point des visites gastronomiques chez l’habitant. "Paris Par Rues méconnues" propose, elle, ballades et rencontres dans des zones peu connues de la ville.



Sur le plan international, il existe un réseau de bénévoles portant le nom de
Greeters (au sens d'hôtes" ou de "comités d'accueil"). Né en 1992 à New-York, ce concept s'est répandu et développé dans le monde entier. Quinze pays sont aujourd’hui concernés et sont fédérés autour du Global Greeter Network. Des greeters sont aujourd’hui présents en Europe, en France, en Angleterre et aux Pays-Bas. En France, des « greeters » sont présents à Paris (ce sont les Parisiens d'un jour), à Lyon, à Nantes, à Marseille et dans le Pas-de-Calais.

Les règles de base du tourisme participatif sont le bénévolat et la gratuité du service, la connaissance de la ville et le sens de l’accueil. La découverte des lieux se fait à pied ou à vélo. Privilégier la convivialité, comme on visite avec un ami, et hors de sentiers battus, et d’en faire un véritable moyen de rencontres culturelles.

Chez les Greeters, les pourboires sont refusés. Une contribution modeste est demandée pour participer au fonctionnement de l'association. Elle est remise dans une enveloppe scellée accompagnée d’un questionnaire d'appréciation.

Les visites réalisées dans le cadre du tourisme participatif ne sont pas liées à un hébergement en particulier, mais de fait, on s’aperçoit que les personnes ayant recours à ce type de visites optent plutôt pour un hébergement type chambres d’hôtes ou sont hébergés dans dans leur réseau familial ou d’amis plutôt que dans des hôtels.

Voyageant autrement, ils ont aussi envie de visiter autrement.

Considéré par les acteurs du tourisme comme secondaire, le tourisme participatif a des effets indirects intéressants.
En effet, il permet d’optimiser la fréquentation des lieux culturels, sur la base de la recommandation/prescription ou de l’accompagnement sur le site/musée par des personnes locales.

D’où l’importance de soigner les relations et prestations de ces lieux destinés aux populations locales, qui passent souvent au second plan dans les stratégies de communication et de marketing.

Une des questions soulevée par l’émergence de cette forme de tourisme est celle de la concurrence éventuelle faite aux guides touristiques professionnels. En réalité, la clientèle approchée est différente : le tourisme participatif s’adresse à des très petits groupes (familles, groupes d’amis) ne voyageant pas dans le cadre de voyages proposés par des agences de voyages ou tour operators. Il s’agit d’une offre complémentaire, proposant d’autres formes de visites que celles existant jusque là.

Le tourisme participatif se révèle être une incitation pour les guides professionnels à faire preuve de créativité et d'inventivité afin de renouveler leur approche et proposer des visites insolites et originales.

Car au fond, ce n’est pas le prix qui est le facteur décisif dans le choix des touristes (sauf s’il s’avère démesuré !), car lorsque l’on voyage, et que l’on peut profiter des hébergements en chambres d’hôtes, on a en général un budget convenable à disposition pour pouvoir consacrer quelques sous à une visite qui nous tient à coeur.

Vous avez suivi vous-même eu recours à une visite ou vous avez développé une offre de visite "participative", donnez votre avis ou votre opinion, et postez un message!

Pour aller plus loin :
Le tourisme participatif. Revue Espaces, tourisme & loisirs. N° 264, novembre 2008. www. revue-espaces.com
Voyageons autrement, (site dédié au tourisme participatif et solidaire). www.voyageons-autrement.com


[i] Hélène SALLET-LAVOREL. Pour un tourisme participatif en Île-de-France. Encourager le rapprochement entre visiteurs et Franciliens. Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France (Iaurif). Décembre 2003.
[ii] Exemple de ce type de tourisme : le
wwoofing, synonyme de "vacances écolo et gratuites", est basé sur l'idée de mettre en relation des personnes désireuses de découvrir et de participer au monde agricole biologique et écologique avec des fermiers, et des professionnels. wwoof.fr/wwoofer2.htm

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